Global History Collaborative
Présentation du projet de Groupement de recherche international
>>Access to the English presentation of the GDRI project
Par alessandro Stanziani (CNRS/EHESS)
Objectifs
Les connections de nos jours entre les différentes parties du monde ne constituent pas un phénomène nouveau, mais elles s’ancrent dans une histoire de longue durée. Depuis plusieurs siècles déjà les migrations et le commerce, les Empires, les cités-Etats et les Etats nations, la religion et l’environnement, les, les communications et les guerres ont contribué à façonner le monde et relier ses différentes parties.
Notre projet vise à étudier les trajectoires multiples des circulations des personnes, des idées et savoirs, des institutions et des valeurs au-delà des confins géographiques et politiques. A la différence des programmes déjà existant qui traitent l’histoire globale comme une extension de l’histoire impériale ou de l’économie historique, nous mettons en évidence les connections entre des régions spécifiques et des structures globales. En ayant recours aux comparaisons, connections et aux processus d’intégration globale, nous invitons chercheurs et étudiants à comprendre les forces qui ont contribué à structurer notre monde dans le passé et de nos jours.
- GHC est formé de certaines parmi les plus prestigieux établissements universitaires et de recherche sur trois continents.
- Chaque partenaire est un leader national et mondial en histoire et dans les sciences sociales.
- Chaque partenaire s’appuie sur des institutions nationales et sur des réseaux internationaux de chercheurs et de formation.
GHC prévoit ainsi :
- La circulation de chercheurs, enseignant-chercheurs, jeunes chercheurs et étudiants au sein des établissements afin de développer de nouvelles recherches et collaboration en histoire globale.
- Des séjours de quelques semaines (un mois maximum) aussi bien pour les chercheurs que pour les étudiants auprès des partenaires étrangers.
- Des recherches jointes et des publications.
- Des écoles d’été annuelles accompagnées de journées d’étude, à effectuer dans la foulée (afin de réduire les coûts des déplacements et d’organisation), en rotation sur chacun des sites partenaires.
Dans la suite de ce document nous allons détailler : le projet scientifique, l’organisation et la gouvernance, les ressources, le calendrier. La présentation sera faite en français pour l’organisation, la gouvernance et les finances ; les détails du projet scientifique sont en anglais afin de faciliter leur pleine compréhension de la part de nos partenaires étrangers.
Origines et architecture du projet
Ce projet s’inscrit dans des collaborations existant depuis plusieurs années entre les coordinateurs nationaux en termes aussi bien de recherche que de collaboration et encadrement. En particulier, l’Institut partenaire auprès de l’Université Humboldt, Re-work, dirigé par Andreas Eckert organise depuis plusieurs années déjà des écoles d’été et des journées d’étude dans les pays du Sud (Afrique, Inde, Brésil). Alessandro Stanziani participe régulièrement à ces manifestations, contribue à encadrer les participants en ayant la possibilité d’inviter à chaque occasion1-2 de ses étudiants. Eckart et Stanziani mènent également des recherches communes sur l’histoire globale du travail.
Alessandro Stanziani participe depuis quelques années au programme d’histoire globale menée à l’Université de Princeton. En ce cas aussi, il a préparé des travaux joints avec Jeremy Adelman (histoire de la pensée économique) et Steve Kotkin (histoire russe, Asie centrale et globale).
Finalement, il y a deux ans, lors de son séjour à Tokyo, Stanziani a accepté l’invitation du Professeur Haneda à co-rédiger le programme scientifique visant à transformer son Institut d’études avancées sur l’Asie en Institut d’histoire globale. Dans ce cadre, Stanziani a mis en contact Haneda avec Princeton et Berlin afin d’établir des relations internationales en matière d’histoire globale. Ce processus a avancé : Tokyo a reçu des financements sur six ans pour ledit institut et des collaborations ont été formalisées avec Berlin et Princeton. Ces deux derniers sites ont également mis en contact et ils déposent un projet joint. Alessandro Stanziani a participé à la rédaction de tous ces projets.
C’est dans ce cadre que la question s’est posée d’une participation formelle des établissements français. La constitution d’un GDRI devient fondamentale : c’est la seule possibilité pour que les chercheurs, les post-doc et les meilleurs doctorants français puissent participer à un tel projet sur trois continents, tout à fait nouveau par sa portée et son contenu (voir projet scientifique ci-après). C’est un atout pour nos institutions de recherche et établissements universitaires car il s’agira d’un projet structurant destiné à durer. C’est un avantage également pour nos partenaires à Berlin, Tokyo et Princeton qui considèrent que la participation des chercheurs français est essentielle à la réussite de cette opération.
Bien entendu, à la différence de nos partenaires, nous ne disposons pas de financements très importants de la part d’un seul et même établissement, ni de la possibilité de déposer un seul projet permettant de financer l’ensemble de ces activités. Le GDRI sera donc accompagné du soutien des établissements impliqués (voir ci-après), tandis que le coordinateur français et le conseil scientifique du projet répondront à d’autres appels (mécènes, ANR, ERC) afin de compléter ce dispositif.
Partenaires
Partenaires français :
- UMR 8558 CRH (EHESS et CNRS)
- UMR 8564, Centre d’études sur l’Inde et l’Asie du Sud-Est (CeIAS), EHESS, CNRS
- UMR 8083, Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (Cercec), EHESS, CNRS
- UMR 8173, Centre Chine, Corée, Japon (EHESS, CNRS)
- UMR 8131, Centre G. Simmel. EHESS, CNRS
Principaux chercheurs impliqués :
- UMR 8558 CRH (EHESS et CNRS)
Alessandro Stanziani (coordinateur du projet) ; Natalia Muchnik, monde juif et hispanique (Mcf EHESS, CRH) ; Silvia Sebastiani, histoire des Lumières, espace trans-atlantique (Mcf EHESS, CRH) ; Jean-Paul Zuniga, histoire trans-atlantique hispanique (Mcf, EHESS, CRH) ; Nancy Green, histoire des migrations, histoire globale (DE, EHESS). - UMR 8564, Centre d’études sur l’Inde et l’Asie du Sud-Est (CeIAS), EHESS, CNRS
Corinne Lefèvre, Inde à l’époque mogol, CR CNRS ; Ines Zupanov, DR CNRS, Histoire des savoirs, Inde, monde indien ; Aurélie Varrel, Travail et relations sociales, 19e-20e siècles CR, CNRS ; Vanessa Caru, CR, Urbanisation, travail et relations sociales, 19e-20e , CR CNRS. - UMR 8083 CERCEC
Marc Elie, CR CNRS (travail goulag ; environnement URSS) ; Larissa Zakharova, McF, EHESS (culture matérielle, communication, URSS) ; Catherine Goussef, DR CNRS (migrations, déplacements de populations) - UMR 8173, Centre Chine, Corée, Japon (EHESS, CNRS)
Xavier Paulès, Mcf Histoire Chine, 19e-20e siècle, François Gipouloux, DR CNRS Histoire économique ; Claude Chevaleyre, post-doc, Chine 17e-19e siècles. - UMR 8131, Centre G. Simmel. EHESS, CNRS
Bénédicte Zimmermann, Travail et société, Allemagne, France, Europe, 19e-20e, DE EHESS ; Sylvain Laurens, Mcf EHESS émigrations et travail ; élites politiques.
Partenaires étrangers
Université Humboldt. Une des onze grandes universités allemandes, la Humboldt a été élue Université d’excellence en juin 2012. Elle a reçu trois fois d’affilé les financements de l’Initiative d’excellence du gouvernement fédéral et des Etats de la Fédération allemande. Humboldt vient aussi d’être financée pour l’initiative. “Educating Enquiring Minds: Individuality – Openness – Guidance”.
Au sein du Projet GHC, le responsable scientifique allemande est Andreas Eckert, professeur d’histoire Africaine, mais aussi fondateur et directeur de Re-work, institute et foundation sponsorisé par le Kate Hamburger Kollegia et part de l’initiative « Freedom for Research in Humanities » soutenue par le ministère de l’éducation et de la recherche (BMBF). Re-work sera le correspondant principal auprès de l’université Humboldt.
Grâce à ses financements, Re-work dispose d’un budget propre, d’un immeuble et accorde tous les ans 15 bourses annuelles pour des chercheurs et post-doc étrangers et une vingtaine de bourses de plus courte durée.
Son directeur Andreas Eckert est aussi membre du Conseil d’Administration de l’EHESS.
Davantage d’information sur : https://rework.hu-berlin.de/en/news.html
Coordinateur : Andreas Eckert
Principaux participants : Sebastian Conrad (Histoire japonaise et globale, 17e-19e siècles) ; Klaus Mulhahn (Histoire politique, Asie, époque moderne), Michael Mann (Océan indien, 18e-20 siècles), Alexander Keese (histoire africaine, 19e-20e siècles) ; Alexander Nützenadel (histoire du travail, 19e-20e siècles), Vincent Houben (Asie du Sud-est), Jan Barberowski (Histoire russo-soviétique).
Université de Tokyo. Largement connue comme Todai, l’Université de Tokyo est depuis des décennies la première université du Japon. Elle a un réseau international très étendu avec des accords dans plus de 100 pays.
Le responsable scientifique à l’Université de Tokyo est le Professeur Masashi Haneda, actuelle co-président de l’Université de Tokyo en charge des relations internationales. M. Haneda est aussi fondateur et précédent directeur de l’Institut of Global Asian Studies, issue de la transformation du Institute of Asian and Oriental Languages and Cultures (équivalent de notre Inalco). Son Institut sera donc le principal –quoique non exclusif- partenaire de notre Consortium.
Coordinateur : Masashi Haneda.
Principaux particiants : KURODA Akinobu (IASA, UTokyo), World monetary history; SHIMADA Ryuto (Graduate School of Humanities, UTokyo), World economic history, Southeast Asian history; MATSUI Yoko (Historiographical Institute, UTokyo), Pre-modern Japanese international history; SUGIYAMA Kiyohiko (Graduate School of Arts and Sciences, UTokyo), History of Qing empire ; MORIKAWA Tomoko (Hokkaido University), Iranian history; KUDO Akihito (Gakushuin Women’s University), History of French Algeria; MURAKAMI Ei (Kyoto University), History of modern China; MORINAGA Takako (Ritsumeikan University), Russian history; SUZUKI Hideaki (Nagasaki University), History of Indian Ocean world.
Princeton University. Une des grandes Universités américaines ; c’est une institution indépendante qui offre des programmes undergraduate, graduates, master et phd. Le responsable scientifique de GHC à Pricenton est le Professeur Jeremy Adelman, spécialiste d’Amérique Latine, qui s’adossera en particulier au Département d’Histoire.
Coordinateur: Jeremy Adelman
Principaux participants : Steve Kotkin, histoire URSS, Eurasie (20e), Linda Colley (British Empire), Molly Greene (Histoire Méditerranée, pirates catholiques et marchands grecques, histoire maritime), Sheldon Garon (Japon, 19e-20: culture politique; culture matérielle, épargne).
GHC Gouvernance
GHC aura un conseil scientifique international qui se réunit deux fois par an et identifie les orientations scientifiques, le sujet et le lieu des écoles d’été et des journées d’études. Il lance les appels à contribution et participation à ces événements et coordonne la circulation des étudiants et des chercheurs au sein des établissements partenaires. Le comité sélectionne les opportunités de publication et de valorisation et établit les contacts avec les maisons d’éditions, les médias et les autres institutions susceptibles d’être concernées par notre programme.
Le comité est également responsable du management et de l’utilisation correcte et efficace des ressources (voir ci-après pour les financements). Le principe général étant que chaque partenaire finance ses propre ressortissants (missions, participations aux écoles d’été et journées d’étude) et, une fois tous les quatre ans, une école d’été-workshop.
D’éventuelles conventions bilatérales entre les partenaires peuvent, le cas échéant, prévoir d’autres modalités de circulation, suivant les règles propres aux établissements et au programme de financement.
Le Comité est formé d’un représentant de chaque unité partenaire et des tutelles.
- Paris : Coordinateur : Alessandro Stanziani, CRH. DR au CNRS et DEC à l’EHESS
Contact : alessandro.stanziani [@] ehess.fr EHESS, CRH, 190 avenue de France, 75013 Paris - Humboldt : coordinateur: Andreas Eckert, Professor of African history
Andreas.Eckert [@] asa.hu-berlin.de Director of the Institute of Global labor History, Re-work: IGK – Arbeit und Lebenslauf in globalgeschichtlicher Perspektive Georgenstraße 23 10117 Berlin - Tokyo University : Coordinateur: Masashi Haneda, Co-president, University of Tokyo
The University of Tokyo 7-3-1 Hongo, Bunkyo-ku, Tokyo 113-0033 JAPAN
E t: Institute for Advanced Studies on Asia, The University of Tokyo, 7-3-1 Hongo, Bunkyo-ku, Tokyo 113-0033 Japon. - Princeton: coordinateur Jeremy Adelman (Department of History, Dickinson Hall, Princeton University, USA)
Contact : adelman [@] princeton.edu - Cercec : Marc Elie, CR CNRS
- Ceias : Corine Lefèvre, CR CNRS
- Centre Simmel : Bénédicte Zimmermann, DE EHESS
- Centre Chine Corée Japon : Xavier Paulès Mcf
Autres Participants :
Etant donné les orientations scientifiques de notre projet, nous considérons qu’il est important de disposer de compétences dans la plupart des domaines scientifiques et aires culturelles susceptibles d’être intéressés par GHC. A cette fin, outre les membres du conseil scientifique et les chercheurs des unités officiellement investies dans le GDRI mentionnés plus haut, nous avons sollicité des collègues appartenant à d’autres unités et qui pourraient apporter leur contribution lors des débats scientifiques et dans les écoles d’été et journées d’études prévues.
Chercheurs :
- Laurent Berger, anthropologie, Océan indien (Mcf, EHESS Las)
- Etienne de la Vaissière, histoire médiévale, Asie centrale et Islam (DE, EHESS Cetobac)
- Catarina Madeira Santos, Afrique lusophone (MCF EHESS, IMAF)
- Rémy Madinier, Indonésie et Asie du Sud-est (CR CNRS, CASE, IISMM)
- Antonella Romano, histoire des savoirs et techniques, Europe-Chine (DE EHESS, centre Koyré)
- Jean-Fréderic Schaub, histoire lusophone, Brésil et Portugal (DE EHESS, CRBC)
- Kapil Raj, histoire connectée des sciences et des savoirs, Inde, Asie, Europe (DE, EHESS, Centre Koyré)
- Yves Cohen, histoire du travail et des organisations (DE EHESS, CRH)
- Serge Gruzinsky, anthropologie, histoire globale (DR, CNRS)
Valorisation des doctorants et post-doctorants
Notre projet est structurant et destiné à rester. A cette fin, il prévoit non seulement la circulation de chercheurs établis, mais aussi de doctorants et post-doctorants. Dans le cadre de ce projet, il ne s’agira pas de valider des crédits et assurer des séjours longs, mais plutôt de leur permettre des séjours d’environ un mois auprès des partenaires étrangers afin de bénéficier de l’aide des meilleurs spécialistes dans leurs domaines en termes d’initiation à la recherche. Les doctorants avancés et les post-doc seront aussi invités à participer aux écoles d’été et workshop où ils présenteront leurs travaux.
Etant donné les limites de nos ressources nous misons sur :
- trois étudiants avancés et/ou post-doc pour chaque école d’été-journée d’études
- au moins deux étudiants/post-doc par an (séjours de 1 mois) sur chacun des sites des partenaires étrangers.
Détail des différents axes de recherche
Le détail des axes du projet peut être consulté en téléchargement au format pdf
La liste complète des membres du projet peut être consultée ici