Princeton Ecole d’été – CR

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Ayant expérimenté et approuvé le format de l’école d’été réunissant des doctorants et des chercheurs professionnels pour la première fois à l’Université de Tokyo en septembre 2015 (voir http://lettre.ehess.fr/index.php?9213), le Global History Collaborative (GHC) a souhaité le mettre en place sur une base plus régulière et plus systématique. À cette fin, une dizaine de nouveaux doctorants et les collègues du Japon, des États-Unis, de l’Allemagne et de la France se sont retrouvés du 9 au 13 mai 2016, cette fois à l’Université de Princeton.

Ainsi, réunis au sein de l’un des cœurs battants de l’histoire globale, acteur incontournable de l’univers académique mondial, à proximité de New York, ville-monde par excellence, il était plus qu’autre part nécessaire, pour nous tous, d’effectuer un effort de décentrement et de réflexivité critique sur nos catégories d’analyse. Cette démarche intellectuelle et humaine s’est révélée profitable autant pour les tenants de la global history, de l’histoire transnationale ou connectée que pour tous les participants dont la variété des sujets d’étude était comparable à celle de la première session. Comment les paradigmes établis à une échelle nationale peuvent se transformer au passage à l’échelle transnationale ? Quels gains chacune de nos recherches ont à tirer de ces questionnements et mises en tensions ? Comment rendre commensurable et traduisible les catégories d’analyse, telles que « civilisation », « génération », « espace » ou « Asie » ? Quelles sont les limites à ces efforts de décentrement et de critique ? Quels dangers également peuvent émerger dans la construction d’une nouvelle forme d’hégémonie prise par cette méthodologie historique et son langage – le globish ? Voilà quelques unes des nombreuses questions qui ont agité nos débats durant cette session.

En effet, le format de la rencontre – interactif et “collaboratif” – ainsi que les lectures préalables des textes des doctorants ont permis de rendre les échanges plus dynamiques, denses et spontanés, permettant d’instaurer un dialogue constructif et, on l’espère, continu entre les jeunes chercheurs. Issus des cinq institutions partenaires (Humboldt et Freie Universität de Berlin, Princeton University, 東京大学 (l’Université de Tokyo) et l’EHESS de Paris), plusieurs horizons historiographiques se sont également confrontés lors des discussions. Selon la méthode adoptée par le groupe de Tokyo, cette année encore doctorants et chercheurs expérimentés ont collectivement consacré une heure de discussion aux travaux de chacun des juniors. En outre, les discussions sur les recherches doctorales ont été accompagnées, cette année, de sessions méthodologiques proposées par les professeurs.

Dans le but de faire le pont avec les expériences collaboratives du groupe de Tokyo, une session a été consacrée aux échanges à distance avec ses membres pour intensifier et pérenniser leur dynamique d’écriture et d’échange au-delà du seul espace de l’école d’été et déboucher sur des productions scientifiques originales et, nous l’espérons, novatrices. Nous constituons donc, à présent, un réseau naissant, et les rapports de confiance et d’amitié créés lors des deux rencontres, à Tokyo et à Princeton, le fortifient.

Une semaine de vie en commun sur un campus verdoyant à l’américaine, sans créer la proximité physique de nuits dans une auberge japonaise traditionnelle, ainsi que des visites à Trenton, Philadelphie et New York, ont permis de souder le groupe et de se confronter à d’autres visages des Etats-Unis que celui forcément réducteur présenté par un seul campus universitaire d’excellence.

La troisième école d’été est prévue en hiver 2017 à Berlin. Nous attendons voir notre réseau enrichi !

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